L’Occitan…
…qu’es aquò ?
On appelle souvent l’occitan « patois ». C’est en réalité un terme péjoratif. Ce « patois » c’est bien une langue, la nôtre, celle de notre Limousin. Elle fut considérée comme une langue pauvre, rustique voire vulgaire, langue des paysans « daus pacans » des manants…
Pourtant, cette langue, l’occitan ou langue d’oc, cette langue latine est parlée dans huit régions du sud de la France (Roussillon et Pays Basque non compris). Elle est aujourd’hui enseignée jusqu’à l’université et fut chantée par les troubadours à travers toute l’Europe. L’occitan est parlé et reconnu officiellement au Val d’Aran en Espagne et dans le Piémont en Italie
Elle comprend six dialectes : l’auvergnat, le gascon, le languedocien, le limousin, le provençal et le vivaro-alpin.
Les termes « occitan », « langue occitane » et « Occitanie », attestés dès la fin du XIIIe siècle, restent d’un emploi rare jusqu’au début du XXe siècle. Ils ont été popularisés par les mouvements identitaires et culturels que sont le Félibrige et l’Institut des Etudes Occitanes (I.E.O).
Au Moyen-Âge, l’occitan est largement utilisé à l’écrit. L’édit de Villers-Cotterêts (1539) marque l’avènement du français dans la vie publique au moment même où l’occitan est sur le point de supplanter définitivement le latin comme langue écrite usuelle.
Au XXe siècle, la langue d’oc se dote d’une orthographe unifiée, dite classique (normalisée), inspirée de la graphie des troubadours. Celle-ci atténue à l’écrit les différences dialectales, tout en respectant l’originalité de chacun d’eux.
C’est la scolarisation massive, dès la fin du XIXe siècle, qui imposera le français comme langue de communication et conduira, jusqu’à l’après Seconde Guerre mondiale, à interrompre la transmission familiale de la langue. En contrepoint se développe l’action des mouvements culturels et littéraires pour la promotion de ce patrimoine. Leur action consiste à développer l’emploi de la langue dans le champ des médias, des institutions, des organismes d’enseignement et dans la vie quotidienne.
PETITE HISTOIRE OCCITANE
XIe-XIIIe siècle : Période faste des troubadours.
1209 : Croisade contre les Albigeois.
1539 : L’édit de Villers-Cotterêts rend exclusif l’usage du français dans les documents administratifs.
1791-1794 : Révolution française, première véritable politique linguistique visant à imposer le français dans tout l’État français.
1794 : Rapport Grégoire sur la nécessité d’anéantir les patois.
1802 : La pratique du « patois » est interdite à l’école.
1854 : Fondation du Félibrige. Mouvement littéraire de promotion de la langue d’oc (l’occitan).
1881-1884 : L’enseignement primaire en français devient gratuit et obligatoire.
1907 : Révolte des vignerons du Midi.
1945 : Fondation de l’Institut d’Études Occitanes oeuvre pour la promotion de la langue et de la culture occitanes.
1951 : La loi Deixonne autorise l’enseignement des langues régionales à l’école.
Autour de 1968 : La revendication politique et culturelle occitane s’affirme.
1990 : L’occitan devient officiel en Val d’Aran, Espagne.
1991 : Ouverture du CAPES d’occitan.
1992 : Dans l’article 2 de la Constitution française de la Ve République, la langue de la République est le français. Les autres langues de France ne sont pas reconnues.
1992 : Charte Européenne des langues régionales ou minoritaires, ratifiée depuis par 24 pays.
1999 : La France signe la Charte Européenne des langues régionales ou minoritaires mais ne l’a toujours pas ratifiée.
1999 : En Italie, l’occitan est reconnu langue nationale devant être protégée.
2006 : L’occitan devient une langue co-officielle avec l’espagnol et le catalan sur tout le territoire de la Catalogne.
2008 : Adoption de l’article 75-1 dans la Constitution française : « Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France. »
2005, 2007 et 2009 : Le collectif Anem Òc rassemble jusqu’à 25 000 personnes dans les rues de Carcassonne et Béziers pour une meilleure reconnaissance de la langue occitane.